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Laisse-moi ton soleil

 

Laisse-moi ton soleil

Avant de dire adieu

Avant que tout ne s’éteigne

Je m’enflamme pour tes yeux

Laisse ton soleil

Me passer dessus

La terre fond sous mes pieds comme la banquise

Je me moque des sermons

Le ciel est bientôt mort

L’homme est déshabillé

 

Laisse-moi ton soleil

Avant de dire adieu

Mon cœur est pareil

Aux hivers rugueux

Laisse ton soleil

Me passer dessus

La terre fond sous mes pieds comme la banquise

Je me moque des sermons

La forêt perd encore

L’homme est déshabillé

 

Laisse-moi ton soleil

Avant de dire adieu

Ma pluie, notre arc-en-ciel

Ont fait des vins soyeux

Laisse ton soleil

Me passer dessus

La terre fond sous mes pieds comme la banquise

Je me moque des sermons

Les regards se dérobent

L’homme est déshabillé

Vieux Pa

Où t'en vas vieux Pa

Trouver  l'horizon

Ta tête sous ton bras

Sous un ciel de plomb

Tes pas vont tout droit

Le chemin est long

Où t'en vas vieux Pa

Chercher la maison

Par dessus les toits

La pluie sur le front

Ta maison est là

On est ta maison

Tiens ma main vieux Pa

Tiens ma main

Vois tu sur la terre

Qui croulent sous les ponts ?

Ton coeur bat l'envers

Ton coeur bat chanson

Où t'en vas vieux Pa

Ta tête a raison

Il y a des gros bras 

Et les petits maçons

Ta maison est là

On est ta maison

Tiens ma main vieux Pa

Tiens ma main

Au plus haut

Ma chère maman

Je m’en vais tu bats dans mon cœur si loin

Sur ton dos j’ai appris

Mais ici je ne grandis pas

Tout est si vide et sombre

 

Demande aux passants

S’ils ont vu mon visage

Je n’ai pas supplié

A la barre je n’ai pas pleuré

J’avais confiance en la loi

 

Chauds

Mes doigts sont fins

Mes ongles vernis

Mais ici la beauté offense au plus

Haut

La beauté des souhaits

Et celle des pensées

Offensent au plus haut

 

Ma chère maman

Je me tais, tu bats dans mon cœur si fort

Je voulais t’embrasser

Mais à la barre tu m’as vu passer

Pour une meurtrière de sang froid

 

Demande aux passants

S’ils veulent voir nos visages

La beauté de nos yeux

Entendre nos voix parler

Entendre nos voix porter plus haut

 

Chaque pas

Cette nuit obscure tes yeux ont perché mon âme

Si vive en amour à voler si haut

A tirer des plans, nu, sur ta comète je tends mon arc

A t’attendre en vain le singe me guette

 

Chaque pas chassera l’orage

 

Pendu rouge piment je sèche, à l’envers la douleur se tait

Je marchande les jours au prix du vent

Qui va, qui marche derrière moi, qui me touche, qui dit des mots d’amour

A t’attendre en vain je coule lentement

 

Chaque pas chassera l’orage

 

Cette nuit obscure tes yeux ont tendu une arme

A ton corps défendant je volerai plus haut

Recommencer ma vie sans toi c’est comme une rivière

Qui coule, coule lentement

 

Chaque pas chassera l’orage

L’économe

L’économe a eu ma peau

S’est payé nos pommes

Et n’a fait qu’un morceau

Du fruit de nos vies d’Homme

 

L’économe a eu ma peau

S’est payé nos pommes

Et n’a laissé en dépôt

Que nos trognons sur le bottom

 

J’entends comme un écho

 

L’économe a eu ma peau

S’est payé nos pommes

Une retraite en chapeau

Vissé vice de forme

 

L’économe a eu ma peau

S’est payé nos pommes

Et n’a fait qu’un morceau

Du fruit de nos vies d’Homme

 

J’entends comme un écho

Plus personne dedans​

 

Caresse mes mains pâles, déjoue les remous

Cabossée ma carcasse encaisse les secousses

Il me sonne et m’attend

Me cramponne et me tend

 

Qui se loge à ma place, un serpent debout

Une seiche glacée, un oiseau chelou

Il me sonne et m’attend

Me cramponne et me tend

 

Quel cadeau, tu m’aimes, insouciant

Quel cadeau ton chant qui résonne dans mon corps groggy

Ta voix tremble comme moi

 

Ta voix sonne je ne sens

Plus personne dedans

Pour tous les Hommes

(Jehan Rictus)

 

Comment qu’ça s’fait qu’ les taciturnes,

Les fout-la-faim, les gars comm’moi,

Les membr’s du « Brasero nocturne »,

Gn’en a pus d’un su’l’pavé d’bois ;

 

Ceuss’ qu’ont du poil et d’la fierté,

Les inconnus... que tout l’mond’frôle,

Souffrent c’qu’y souffr’nt sans rouspéter

Et pass’nt en couchant les épaules ?

 

C’est-y que quand le ventre est vide

On n’peut rien autr’ que s’ résigner,

Comm’ le bétail au front stupide

Qui sent d’avanc’ qu’y s’ra saigné ?

 

Comment qu’ ça s’ fait qu’ la viande est lâche

Et qu’on n’ tent’rait pas un coup d’ chien

Et qu’moins on peut... moins qu’on s’maintient,

Pus on s’ cramponne et pus qu’on tâche ?

 

Enregistré et mixé à "La maison" et chez "Tonton La Prod'" par Phil D et Niobé (Juin 2017) Tous instruments et voix Phil D sauf "Vieux Pa" (cuivres : Niobé - guitare chorus : Tibo Niobé) et "Au plus haut" (bugle : Niobé)

Merci à Niobé, Alice, Tibo, Bro, Stéph' Teillet, Nono Brégeon, Bertrand Laschon, Sophie Bellet, Audiens, Mimi, mum & dad, ma Sasa Oh ma Sasa

(Car c’est pas drôl’ d’êt’ sans coucher

Pour la raison qu’on est fauché,

Ou d’pas s’ connaître eun’ tit’ maîtresse

À caus’ qu’on est dans la détresse !)

(Pourtant, vrai, on sait c’ qu’est la Vie

Qui s’ traduit par l’ mêm’ boniment

Qu’ dans la galette ou l’ sentiment

On vous fait jamais qu’ des vach’ries !)

 

Donc, comment qu’ ça s’ fait qu’on fait rien,

Qu’on a cor’ la forc’ de poursuivre

Et qu’ malgré tout, ben, on s’ laiss’ vivre

À la j’ m’en-fous, à la p’têt’-bien ?

 

Car y vient eune heure à la fin

Où qu’ chacun veut vivre en artisse :

L’ rupin... à caus’ des rhumatisses

Et l’ pauvr’ pour bouffer à sa faim.

 

Un soir d’été, deux brins d’ persil,

Eun’ tit’ bicoque à la campagne

Et quéqu’ chose à s’ mett’ dans l’ fusil

(C’est pas des châteaux en Espagne !)

 

Un endroit ousque, sans charger,

Ça r’ssemblerait à d’ la vraie Vie,

À d’ l’Amour et à du manger,

Mais pas comm’ dans les théories.

 

Voui ! D’ la guimauv’, du sirop d’gomme

Pour chacun en particulier ;

Mais v’là l’chiendent, v’là l’singulier,

On vourait ça pour tous les hommes !

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