Phil DEVAïL
Laisse-moi ton soleil
Laisse-moi ton soleil
Avant de dire adieu
Avant que tout ne s’éteigne
Je m’enflamme pour tes yeux
Laisse ton soleil
Me passer dessus
La terre fond sous mes pieds comme la banquise
Je me moque des sermons
Le ciel est bientôt mort
L’homme est déshabillé
Laisse-moi ton soleil
Avant de dire adieu
Mon cœur est pareil
Aux hivers rugueux
Laisse ton soleil
Me passer dessus
La terre fond sous mes pieds comme la banquise
Je me moque des sermons
La forêt perd encore
L’homme est déshabillé
Laisse-moi ton soleil
Avant de dire adieu
Ma pluie, notre arc-en-ciel
Ont fait des vins soyeux
Laisse ton soleil
Me passer dessus
La terre fond sous mes pieds comme la banquise
Je me moque des sermons
Les regards se dérobent
L’homme est déshabillé
Vieux Pa
Où t'en vas vieux Pa
Trouver l'horizon
Ta tête sous ton bras
Sous un ciel de plomb
Tes pas vont tout droit
Le chemin est long
Où t'en vas vieux Pa
Chercher la maison
Par dessus les toits
La pluie sur le front
Ta maison est là
On est ta maison
Tiens ma main vieux Pa
Tiens ma main
Vois tu sur la terre
Qui croulent sous les ponts ?
Ton coeur bat l'envers
Ton coeur bat chanson
Où t'en vas vieux Pa
Ta tête a raison
Il y a des gros bras
Et les petits maçons
Ta maison est là
On est ta maison
Tiens ma main vieux Pa
Tiens ma main
Au plus haut
Ma chère maman
Je m’en vais tu bats dans mon cœur si loin
Sur ton dos j’ai appris
Mais ici je ne grandis pas
Tout est si vide et sombre
Demande aux passants
S’ils ont vu mon visage
Je n’ai pas supplié
A la barre je n’ai pas pleuré
J’avais confiance en la loi
Chauds
Mes doigts sont fins
Mes ongles vernis
Mais ici la beauté offense au plus
Haut
La beauté des souhaits
Et celle des pensées
Offensent au plus haut
Ma chère maman
Je me tais, tu bats dans mon cœur si fort
Je voulais t’embrasser
Mais à la barre tu m’as vu passer
Pour une meurtrière de sang froid
Demande aux passants
S’ils veulent voir nos visages
La beauté de nos yeux
Entendre nos voix parler
Entendre nos voix porter plus haut
Chaque pas
Cette nuit obscure tes yeux ont perché mon âme
Si vive en amour à voler si haut
A tirer des plans, nu, sur ta comète je tends mon arc
A t’attendre en vain le singe me guette
Chaque pas chassera l’orage
Pendu rouge piment je sèche, à l’envers la douleur se tait
Je marchande les jours au prix du vent
Qui va, qui marche derrière moi, qui me touche, qui dit des mots d’amour
A t’attendre en vain je coule lentement
Chaque pas chassera l’orage
Cette nuit obscure tes yeux ont tendu une arme
A ton corps défendant je volerai plus haut
Recommencer ma vie sans toi c’est comme une rivière
Qui coule, coule lentement
Chaque pas chassera l’orage
L’économe
L’économe a eu ma peau
S’est payé nos pommes
Et n’a fait qu’un morceau
Du fruit de nos vies d’Homme
L’économe a eu ma peau
S’est payé nos pommes
Et n’a laissé en dépôt
Que nos trognons sur le bottom
J’entends comme un écho
L’économe a eu ma peau
S’est payé nos pommes
Une retraite en chapeau
Vissé vice de forme
L’économe a eu ma peau
S’est payé nos pommes
Et n’a fait qu’un morceau
Du fruit de nos vies d’Homme
J’entends comme un écho
Plus personne dedans
Caresse mes mains pâles, déjoue les remous
Cabossée ma carcasse encaisse les secousses
Il me sonne et m’attend
Me cramponne et me tend
Qui se loge à ma place, un serpent debout
Une seiche glacée, un oiseau chelou
Il me sonne et m’attend
Me cramponne et me tend
Quel cadeau, tu m’aimes, insouciant
Quel cadeau ton chant qui résonne dans mon corps groggy
Ta voix tremble comme moi
Ta voix sonne je ne sens
Plus personne dedans
Pour tous les Hommes
(Jehan Rictus)
Comment qu’ça s’fait qu’ les taciturnes,
Les fout-la-faim, les gars comm’moi,
Les membr’s du « Brasero nocturne »,
Gn’en a pus d’un su’l’pavé d’bois ;
Ceuss’ qu’ont du poil et d’la fierté,
Les inconnus... que tout l’mond’frôle,
Souffrent c’qu’y souffr’nt sans rouspéter
Et pass’nt en couchant les épaules ?
C’est-y que quand le ventre est vide
On n’peut rien autr’ que s’ résigner,
Comm’ le bétail au front stupide
Qui sent d’avanc’ qu’y s’ra saigné ?
Comment qu’ ça s’ fait qu’ la viande est lâche
Et qu’on n’ tent’rait pas un coup d’ chien
Et qu’moins on peut... moins qu’on s’maintient,
Pus on s’ cramponne et pus qu’on tâche ?
Enregistré et mixé à "La maison" et chez "Tonton La Prod'" par Phil D et Niobé (Juin 2017) Tous instruments et voix Phil D sauf "Vieux Pa" (cuivres : Niobé - guitare chorus : Tibo Niobé) et "Au plus haut" (bugle : Niobé)
Merci à Niobé, Alice, Tibo, Bro, Stéph' Teillet, Nono Brégeon, Bertrand Laschon, Sophie Bellet, Audiens, Mimi, mum & dad, ma Sasa Oh ma Sasa
(Car c’est pas drôl’ d’êt’ sans coucher
Pour la raison qu’on est fauché,
Ou d’pas s’ connaître eun’ tit’ maîtresse
À caus’ qu’on est dans la détresse !)
(Pourtant, vrai, on sait c’ qu’est la Vie
Qui s’ traduit par l’ mêm’ boniment
Qu’ dans la galette ou l’ sentiment
On vous fait jamais qu’ des vach’ries !)
Donc, comment qu’ ça s’ fait qu’on fait rien,
Qu’on a cor’ la forc’ de poursuivre
Et qu’ malgré tout, ben, on s’ laiss’ vivre
À la j’ m’en-fous, à la p’têt’-bien ?
Car y vient eune heure à la fin
Où qu’ chacun veut vivre en artisse :
L’ rupin... à caus’ des rhumatisses
Et l’ pauvr’ pour bouffer à sa faim.
Un soir d’été, deux brins d’ persil,
Eun’ tit’ bicoque à la campagne
Et quéqu’ chose à s’ mett’ dans l’ fusil
(C’est pas des châteaux en Espagne !)
Un endroit ousque, sans charger,
Ça r’ssemblerait à d’ la vraie Vie,
À d’ l’Amour et à du manger,
Mais pas comm’ dans les théories.
Voui ! D’ la guimauv’, du sirop d’gomme
Pour chacun en particulier ;
Mais v’là l’chiendent, v’là l’singulier,
On vourait ça pour tous les hommes !